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								Magmatisme et tectonique : regards croisés sur la métallogénie archéenne
								
							Jeudi le 20 novembre 2025
              
              
              
															Salle 303AB – Corem
															
						 
						
															
									
																
									
										
La formation des gîtes minéraux à l’Archéen a impliqué des processus magmatiques et/ou tectoniques. L’évolution géodynamique des différents ensembles crustaux composant les cratons archéens a donc déterminé l’évolution ou la superposition d’environnements métallogéniques distincts dans le temps et dans l’espace. Ces aspects ont été décrits au moyen de concepts et d’un vocabulaire traditionnellement déconnectés de la pétrologie magmatique et de la géologie structurale. L’état actuel des connaissances révèle pourtant les limites et les contradictions de cette approche en vase clos et la nécessité d’associer ces spécialités dans une approche holistique de la géodynamique archéenne. Cette séance de conférences présentera des avancées récentes de la recherche sur la formation des cratons archéens mettant en évidence les regards croisés, mais complémentaires de la magmatologie et de la tectonique sur l’évolution des environnements métallogéniques. Elle offrira un état des connaissances sur l’identification de différents domaines métallogéniques formés et déformés au cours de l’évolution du Supérieur et des autres cratons archéens dans le monde.
Cette séance sera offerte en français et en anglais.
									  
																		
								 
														
								
									
										
									
										
											
																									9 h 05
																									Regards croisés sur le magmatisme et la tectonique de la province métallogénique paléoprotérozoïque du craton ouest-africain
																									
																							 
																							
													Détails de la conférence 
													La transition Archéen-Paléoprotérozoïque marque  une période clé de l’histoire de la Terre caractérisée par des changements importants  dans la lithosphère. Les terrains sidériens (2500 à 2300 Ma) à rhyaciens (2300  à 2050 Ma) du sud du craton ouest-africain (sWAC) constituent une fenêtre  de choix sur cette période du Paléoprotérozoïque marquée par une faible  préservation des roches. De nombreuses études se sont intéressées à ces  enregistrements afin d’en déchiffrer les caractéristiques tectoniques,  lithologiques, géochimiques, géochronologiques, structurales, métamorphiques et  métallogéniques. Dans le cadre du projet WAXI (West African eXploration  Initiative), Perret et al. (2025) ont réalisé une synthèse de  l’ensemble des données disponibles pour fournir de nouvelles perspectives sur  l’évolution tectonique du sWAC. Cette présentation mettra de l’avant cette  compilation et focalisera sur les caractéristiques tectoniques et magmatiques  du sWAC qui seront comparées à celles des provinces archéennes afin de discuter  des changements séculaires observés durant les cycles métallogéniques enregistrés  par les marges convergentes précambriennes.
												 
											
										 
									
										
											
																									9 h 35
																									Convection, magmatisme-hydrothermalisme et différentiation de la croûte archéenne : implications pour la formation des gisements d’or et d’uranium
																									
																							 
																							
													Détails de la conférence 
													Les cratons archéens comprennent des ceintures de roches vertes surmontant de vastes complexes de gneiss granitiques structurés en dômes. Les roches mafiques-ultramafiques des ceintures de roches vertes impliquent la fusion partielle d’un manteau avec une température moyenne plus élevée par rapport à la période actuelle. La présence ubiquiste de migmatites ayant cristallisé à une quinzaine de kilomètres de profondeur traduit un gradient géothermique élevé et une croûte significativement affectée par la fusion partielle. Les roches magmatiques des cratons emblématiques du Pilbara et du Barberton ont des âges modèles Nd entre 4,0 Ga et 3,0 Ga et U-Pb sur zircons entre 3,7 Ga et 2,7 Ga. Ces données alimentent la discussion sur les modes de croissance-différentiation de la croûte et des systèmes minéraux associés en lien avec une succession de panaches mantelliques ou de zones de subduction à pendage faible.
Dans un modèle alternatif, la formation d’une croûte primitive mafique aurait été suivie de la différentiation de la croûte archéenne contrôlée par sa fusion partielle et sa convection pendant plus d’un milliard d’années. Dans ce cadre, les gisements d’or seraient associés à la formation de la croûte mafique remobilisée dans des zones de cisaillement contrôlant la circulation de fluides hydrothermaux, alors les gisements d’uranium, localisés dans les granites potassiques ou hyperalumineux tardi-archéens, fournissent des marqueurs spécifiques de la croissance et de la différenciation de la croûte par magmatisme et hydrothermalisme.
												 
											
										 
									
										
											
																									10 h 05
																									Implications des modèles non actualistes archéens sur les stratégies d’exploration minérale
																									
																							 
																							
													Détails de la conférence 
													Certains types de minéralisation sont souvent associés à des environnements tectoniques particuliers, mais l’existence de la tectonique des plaques à l’Archéen est remise en question. À la place, un modèle de carapace stagnante instable a été proposé. Cette présentation examinera comment les stratégies d’exploration peuvent être adaptées à cette nouvelle interprétation géologique.
Pendant les périodes d’instabilité (durée ≤ 100 Ma), les remontées mantelliques entraînent un accroissement du magmatisme, de la mobilité crustale et du tectonisme. Ce phénomène est responsable d’une forte production de basalte et de komatiite, d’une remobilisation de la croûte et d’une désagrégation possible des continents. Durant le rifting, la remontée de magmas primitifs le long de discontinuités lithosphériques ou crustales majeures a ainsi contrôlé la mise en place de komatiites (potentiel en Ni) et d’intrusions litées (Cr-PGE). À la suite de cet épisode, les ceintures de roches vertes se développent à la faveur de cycles volcaniques mafiques-felsiques (2 à 10 Ma). Lors des épisodes felsiques, des chambres magmatiques se mettent en place à faible profondeur, enclenchant une circulation hydrothermale qui mobilise et reconcentre les métaux (VMS). L’écoulement latéral du manteau presse contre les quilles lithosphériques des continents, ce qui entraîne leur dérive. Cependant, la lithosphère océanique archéenne, faible et flottante, ne peut subduire et est donc sous-plaquée ou imbriquée en bordure du continent archéen, créant un orogène de type kénoréen. Le volume important de métabasaltes enfouis sous ces marges convergentes imbriquées constitue une source possible de fluides métamorphiques aurifères. Les failles tardives bordant les poinçons dans ces zones de convergence permettent un drainage rapide de ces fluides et la déposition de l’or. Le sous-charriage de sédiments crustaux enrichit le manteau en LILE et en métaux, créant les sources fertiles nécessaires à la formation de sanukitoïdes tardifs (enrichis en fluides) auxquels sont parfois associées des minéralisations de porphyres de Mo-Cu-Au.
												 
											
										 
									
										
									
										
											
																									10 h 50
																									Classification des TTG en Abitibi : évolution crustale et perspectives métallogéniques
																									
																							 
																							
													Détails de la conférence 
													Cette étude s’intéresse au plutonisme de type  TTG (tonalite-trondhjémite-granodiorite) en Abitibi, ses relations avec  l’évolution de la croûte et les environnements métallogéniques. La signature en  éléments en traces (La/Yb, Sr/Y, Eu/Eu*, Nb, Ta) de 32 intrusions datées et  classifiées en fonction de leur fertilité FI-FII-FIII (Lesher et al.,  1985) relie les systèmes minéralisateurs à la profondeur de fusion et à  l’architecture crustale. Parallèlement, les profondeurs de cristallisation de  ces roches ont été estimées à partir de leur minéralogie normative. L’évolution  chronologique de ces intrusions associée à leur profondeur de fusion et de  cristallisation révèlent un épaississement crustal résultant du tectonisme. Par  ailleurs, la distribution des types de TTG montre une compartimentation précoce  de la croûte abitibienne en trois domaines distincts.
Dans le domaine Nord-Est, la prédominance des  intrusions de type FI indique un épaississement crustal précoce et un contexte  d’arc favorable aux 1) gisements porphyriques (p. ex., Chibougamau) au sein d’intrusions synvolcaniques peu  profondes; 2) minéralisations aurifères de type intrusion-related (p. ex., Windfall) liées à des  intrusions syntectoniques plus profondes enrichies en LILE. Le sud de l’Abitibi  est dominé par les intrusions de types FIII et FIIb qui reflètent une croûte  mince et des flux thermiques élevés en lien avec les camps majeurs de SMV (p. ex., Rouyn-Noranda). Le domaine  Nord-Ouest présente une évolution FII-FI traduisant des profondeurs de fusion plus  importantes causées par un épaississement crustal lié au tectonisme. Ce domaine  est ponctué de fosses ou de corridors thermiques amincis favorables à des camps  de SMV mineurs (p. ex., Normétal).  Cette étude illustre l’utilisation des variations de composition des TTG comme  indicateur des processus crustaux et du potentiel métallogénique.
												 
											
										 
									
										
											
																									11 h 20
																									Les suites Tonalite-Trondhjémite-Granodiorite (TTG) : mécanisme magmatique à l’origine de l’évolution crustale archéenne
																									
																							 
																							
													Détails de la conférence 
													Les granitoïdes de type TTG sont les unités de roches felsiques les plus volumineuses des cratons archéens. À ce titre, la génération, la mobilisation et la cristallisation de ces magmas ont donc joué un rôle majeur dans l’évolution de la croûte archéenne. Les suites TTG représentent un mécanisme de transport à grande échelle de masse et de chaleur dans la croûte terrestre, dont l’étendue et les conséquences ne peuvent être pleinement comprises qu’en reconstituant l’histoire magmatique de ces roches. Au cours de cette conférence, je discuterai des divers facteurs et processus qui ont influencé la mise en place des magmas TTG, de la source au puits, en prenant comme exemple le soulèvement de Kapuskasing dans le sud de la Province du Supérieur. Cette région est un laboratoire naturel pour étudier la pétrogenèse des TTG, car elle représente une section transversale de la croûte terrestre exposant des roches sources potentielles de la croûte inférieure et des granitoïdes de type TTG à différents niveaux de la croûte. La composition chimique des TTG reflète une combinaison complexe de sources et de processus magmatiques, et leur formation ne peut donc pas être facilement liée à une seule variable. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement l’histoire magmatique de ces roches et, par conséquent, leur importance dans l’évolution de la croûte terrestre, y compris leurs liens potentiels avec le volcanisme et la formation des gîtes minéraux.