Présent dans l’écosystème minier du Québec depuis plus de 150 ans, le cuivre n’est aujourd’hui extrait qu’à titre de substance secondaire dans trois mines en activité. Toutefois, le contexte de marché favorable stimule une relance de l’exploration à l’échelle de la province, ouvrant la voie à un avenir optimiste pour ce métal stratégique. Cette séance proposera un survol des projets d’exploration prometteurs aux quatre coins du Québec, ainsi qu’un aperçu des approches et technologies d’exploration novatrices mises de l’avant par l’industrie.
Le cuivre au Québec : perspectives et projets d’exploration
Mercredi le 19 novembre 2025
Salle 301AB – INMQ
 
							 
													 
													Durant 60 ans, le camp minier de Matagami a produit de façon quasi continue du minerai de zinc et de cuivre. Le concentré de zinc était acheminé par voie ferrée à l’affinerie CEZ à Valleyfield, tandis que le concentré de cuivre était expédié par la route à la fonderie Horne à Rouyn, avant son affinage final à l’usine CCR de Montréal. Cette chaîne de valeur illustre comment le minerai de Matagami générait des retombées économiques à l’échelle de tout le Québec, en soutenant des milliers d’emplois directs et indirects. À cette dimension industrielle s’ajoute un héritage humain : la formation d’experts, de l’exploration jusqu’aux projets de restauration sans oublier les nombreux chercheurs qui ont développé leur expertise à Matagami et transmette aujourd’hui leur savoir.
Aujourd’hui, Nuvau Minerals ouvre un nouveau chapitre pour Matagami. Grâce aux infrastructures déjà en place, la mise en valeur du Complexe Caber et de l’extension des mines McLeod et Persévérance pourra être réalisée avec des coûts réduits et des délais accélérés, offrant un avantage compétitif considérable. La même logique s’applique aux autres dépôts de la région, le maintien d’un concentrateur dans le nord de l’Abitibi peut faire la différence entre un simple dépôt et une exploitation minière. Nuvau Minerals incarne la vision d’un Matagami 2.0 : un camp minier renouvelé, tourné vers l’avenir, qui s’appuie sur un héritage unique pour bâtir une nouvelle ère de prospérité et d’innovation minière.
14 h 30
Pause
14 h 45
Les systèmes magmatiques-hydrothermaux à Au ± Cu ± Ag ± Mo (et autres substances connexes) d’Eeyou Istchee Baie-James : où et quand chercher!
 
															Les systèmes minéralisés magmatiques-hydrothermaux se mettent en place dans différents contextes géodynamiques et sont l’hôte de plusieurs gîtes d’or ± cuivre de la Province archéenne du Supérieur. En plus de ces deux substances, ces minéralisations peuvent contenir des quantités non négligeables d’argent, de molybdène ainsi que d’autres substances connexes. Une bonne compréhension et la définition du cadre spatio-temporel de la mise en place de ces gisements sont importantes pour augmenter les chances de découvertes de nouveaux systèmes minéralisés contemporains des systèmes déjà connus.
Cette conférence brossera un portrait général des minéralisations connues associées à des systèmes magmatiques-hydrothermaux à Au ± Cu ± Ag ± Mo du territoire d’Eeyou Istchee Baie-James, des différentes époques métallogéniques associées à leur mise en place, ainsi que le potentiel minéral des lithologies contemporaines des roches encaissantes de ces systèmes minéralisés. Actuellement, 50 % de la production passée et des ressources combinées en cuivre d’Eeyou Istchee Baie-James proviennent d’une petite intrusion porphyrique à Au ± Cu ± Ag d’âge néoarchéen, soit la diorite de la mine Troilus (production de 69 708 t Cu et 2 001 173 Moz Au). Nombre d’intrusions associées aux diverses époques métallogéniques de ce territoire sont largement sous-explorées. Le potentiel de découverte demeure élevé pour des gîtes contenant des substances autres que le cuivre, dont plusieurs métaux et minéraux critiques et stratégiques.
15 h 05
Le Corridor Rex au Nunavik : cible géante pour le cuivre et autres MCS
 
															Le Corridor Rex est défini par une signature géochimique linéaire géante en cuivre, associée à des terres rares (ETR) dans les levés de sédiments de fond de lac (SFL). Cette cible cuivre-ETR, qui s’étend sur 330 km sur 30 à 50 km, est la plus importante en dimension et en intensité à l’échelle du Québec. Les campagnes d’exploration systématique entreprises par Azimut depuis 2010 valident largement le potentiel polymétallique associé à cette anomalie. De nombreux secteurs d’intérêt restent à explorer.
Les travaux effectués comprennent 6200 échantillons de SFL prélevés lors de levés détaillés, 34 000 km de géophysique aéroportée (magnétisme, électromagnétisme, radiométrie), 10 400 échantillons de prospection et 99 forages (carottés et en circulation inversée) totalisant 9960 m.
Plus de 150 indices minéralisés principalement en cuivre, parfois d’échelle kilométrique ou plus, ont été découverts, avec une géologie et des cortèges métalliques que l’on peut associer aux types de gisements suivants :
- Iron Oxide Copper (Gold) avec cuivre-molybdène-cobalt. Cinq zones bréchiques avec magnétite et/ou hématite, contrôlées par des failles cassantes majeures, sont réparties le long du corridor sur 100 km de long et 30 km de large.
- Greisen-skarn en bordure d’une intrusion granitoïde à fluorite-topaze de 15 km sur 5 km avec minéralisations polymétalliques en cuivre-or-argent-tungstène-étain-bismuth-molybdène-tellure.
- Or-cuivre-tellure-argent associés à des zones de cisaillement en contexte volcano-sédimentaire avec formations de fer.
Les minéralisations identifiées sont proximales aux signatures géochimiques géantes en SFL. Le Corridor Rex semble spatialement corrélé au linéament crustal Allemand-Tasiat dans la Sous-province archéenne de Minto de la Province géologique du Supérieur.
15 h 25
Le projet Cu-Au-Ag de Nachicapau, Fosse du Labrador, Québec
 
															Exploration Midland
Le projet Cu-Au-Ag de Nachicapau est situé dans la partie centre-nord de la Fosse du Labrador au Québec et fait par partie d’une alliance d’exploration entre Exploration Midland et SOQUEM. Le projet a commencé en 2022 avec la découverte de plusieurs indices de Cu-Au-Ag. L’indice principal a donné 1,49 % Cu, 0,54 g/t Au et 11,41 g/t Ag sur 4,0 m en rainures. De nombreux autres indices et blocs minéralisés en Cu-Au-Ag ont été découverts depuis, sur environ plus de 4 km.
La minéralisation consiste en des zones de cisaillements avec digénite disséminée, ainsi qu’en des veines de tension à calcite-digénite. De zones précoces montrant une forte altération sodique et calcosilicatée stériles sont recoupées par des altérations en carbonates-orthose-sulfures-hématite-magnétite-barytine. La minéralisation est surtout encaissée dans des tufs mafiques à ultramafiques, mais des dykes et des intrusions alcalines syénitiques (Intrusions du Lac Nachicapau) sont également minéralisés et altérés. Ces intrusions sont datées à 1813 Ma, ce qui indique une mise en place syntectonique. Les études pétrographiques, les relations de terrain et le fait que ces intrusions tardives sont minéralisées suggèrent que la minéralisation s’est mise en place après le pic métamorphique du faciès schistes verts supérieurs, mais avant la fin de la déformation régionale. Les fluides minéralisateurs étaient oxydants, appauvris en silice et relativement pauvres en soufre. Le mode de mise en place retenu pour ces minéralisations est le modèle IOCG. On peut relier ces minéralisations aux indices de Cu-Au-U du horst du lac Romanet, plus au sud, et à d’autres indices de cuivre découvertes par Midland-SOQUEM depuis 2023.
15 h 45





 
																 
															