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Projets miniers – Les bonnes pratiques en gestion de risques
Mercredi le 20 novembre 2024
Salle 401 - Hydro-Québec
Le développement minier nécessite de gérer un nombre croissant de risques liés à la mise en valeur du potentiel minéral. De nos jours, il faut bâtir une relation de confiance avec les communautés locales et autochtones dès les premières étapes d’exploration. La ressource doit être trouvée, définie et évaluée, tant au niveau de la quantité que de la qualité. Le projet doit être financé à toutes les étapes de son développement, et certaines étapes, comme celle d’exploration de base ou de la mise en valeur, sont plus difficiles. Ensuite, avant de prendre une décision d’exploitation, il faut planifier l’extraction des ressources et la restauration. Pour plusieurs minéraux critiques et stratégiques, il faut aussi élaborer les procédés pour concentrer le minerai puis le transformer. Enfin, un plan de traitement des effluents liquides et des résidus solides doit aussi être élaboré afin de minimiser l’impact environnemental sur les milieux récepteurs. Devant l’augmentation de la complexité de la tâche pour développer un projet, comment arriver à prendre en compte tous les risques et quelles sont les meilleures pratiques pour y parvenir?
Cette séance sera offerte en français et en anglais.
9 h 25
Projets miniers — Risques financiers et financement des projets
9 h 40
Les ressources minérales au cœur des projets miniers : risques et incertitudes liés à leur estimation, leur classification et leur déclaration
Détails de la conférence
L’estimation des ressources minérales constitue les fondations de tout projet minier. C’est à partir de ces estimations que sont basées et lancées les études technico-économiques et environnementales qui serviront à élaborer les différents scénarios de viabilité économique. Ce processus comporte certains défis et incertitudes. Cette présentation abordera les principaux aspects touchant les risques et les incertitudes associés à l’estimation, la classification et la déclaration des ressources minérales.
La suffisance, l’exhaustivité, la qualité et la représentativité des données collectées sont des éléments cruciaux afin d’élaborer des scénarios d’estimation des ressources minérales. Les données d’exploration, ainsi que le type de données et l’historique d’acquisition (périodes récentes ou historiques), devront être remises en question, validées (incluant les processus de contrôle de la qualité AQ/CQ), conservées, éliminées ou pondérées dans le processus d’estimation.
L’interprétation, la conception d’un modèle géologique, l’élaboration d’un modèle lithostructural 3D, la séparation en différents domaines de minéralisation devront tenir compte des données factuelles. Il faudra aussi considérer les limites du modèle géologique du point de vue de sa prévisibilité et l’incertitude sur certaines limites de domaines.
Le processus de traitement des données (p. ex : écrêtage, composites), les conditions et les paramètres d’estimation et d’interpolation, la méthode d’interpolation (p. ex : krigeage) comportent aussi leurs lots de défis et de compromis entre le lissage des données et la conservation de certains niveaux anomaux. Les validations visuelles et statistiques permettront d’en évaluer l’impact. Enfin, les résultats des estimations pourront être exprimés en fonction du niveau de confiance et pourront évoluer, depuis le niveau de ressources minérales présumées vers des ressources indiquées et, éventuellement, mesurées. Les résultats devront aussi respecter les conditions de perspectives raisonnables et éventuelles d’extraction économique (PREEE).
L’estimation des ressources minérales constitue une image qui évolue dans le temps, un instantané qui reflète essentiellement un état des connaissances, une quantité et une distribution de données disponibles à un moment précis.
10 h
Développement des procédés métallurgiques — astuces face aux risques
Détails de la conférence
Les essais métallurgiques jouent un rôle critique dans l’évaluation et le développement d’un projet minier. Il est donc important de bien choisir les essais à réaliser aux bonnes étapes. Nous discuterons ici des éléments clés à inclure dans un programme d’essais pour le développement des projets de minéraux critiques et stratégiques.
10 h 20
Jamais trop tôt pour influencer positivement la destinée de votre projet
Détails de la conférence
Les occasions de réduire les risques environnementaux et d’influencer positivement les projets miniers se présentent bien avant l’étape de la faisabilité technique détaillée. Les phases du cycle de développement de projets miniers permettent d’actualiser l’évaluation des risques et de poursuivre l’optimisation environnementale et sociale des projets et ainsi limiter l’impact sur le milieu récepteur. Cette présentation offre quelques pistes de réflexion en ce sens ainsi que certaines bonnes pratiques en matière de gestion des risques environnementaux des projets miniers.
10 h 40
Acceptabilité sociale : changer un risque en possibilité
Détails de la conférence
L’acceptabilité sociale représente un risque important pour tout projet industriel, en particulier pour les projets miniers. Elle repose sur une combinaison d’actions qui visent à répondre aux préoccupations des parties prenantes locales et à démontrer que le projet aura des retombées positives. Les principaux points clés pour obtenir cette acceptabilité sont une consultation précoce et soutenue, une prise en compte des préoccupations, une transparence et une communication proactive et continue. Le cas de l’usine de conversion de Nemaska Lithium à Bécancour présentait toutes les caractéristiques pour susciter un rejet social : un ancien projet controversé avec des impacts environnementaux importants lié à une industrie lourde et à des transports intensifs. À cet obstacle s’ajoutait la pression d’une coalition de plusieurs groupes environnementaux opposés au développement de la filière batterie au Québec. Nous ferons le tour de toutes les décisions et actions qui ont permis à Nemaska Lithium d’obtenir un niveau d’acceptabilité enviable pour son projet à Bécancour et de transformer un risque en possibilité pour la communauté et l’industrie.
11 h
Évolution du marché du nickel et des procédés de transformation pour appuyer le secteur des batteries : exemple d’un procédé carboneutre de production de sulfate de nickel
Détails de la conférence
Au cours des dernières années, le marché du nickel a connu des transformations notables en réponse à la lutte accrue contre les changements climatiques. L’augmentation de la demande pour les véhicules électriques (VE) et la transition vers des pratiques minières plus respectueuses de l’environnement ont été les facteurs les plus marquants dans ce domaine. Les batteries lithium-ion pour VE nécessitent une quantité importante de nickel et de matériaux de haute qualité pour garantir la conformité du produit final. Ces exigences élevées ont entraîné des modifications dans les procédés d’extraction et de fabrication des matériaux de batterie. Les besoins croissants en nickel « vert » ont un impact considérable sur la demande mondiale et influencent les stratégies d’investissement et de production dans l’industrie minière. Les efforts en R et D sont essentiels pour relever ces défis et appuyer les chaînes de valeurs du nickel en développant des procédés efficaces selon les principes de l’économie circulaire, comme le recyclage des réactifs et la valorisation des résidus.
En moyenne, il faut plus de 15 années pour découvrir une substance minérale, développer un projet, effectuer la construction et démarrer la production. Afin de réduire cette période d’attente, le traitement des résidus miniers ou de rejets industriels apparaît comme une alternative écologique pour produire rapidement du nickel en évitant les étapes d’exploration et de construction d’une mine. Par exemple, plus de 800 millions de tonnes de résidus amiantés contenant environ 0,2 % de nickel sont disponibles au Québec. Ces résidus pourraient être une source d’alimentation en nickel pour la chaîne d’approvisionnement du Québec. La compagnie Exterra Solution Carbone (Exterra) développe un procédé carboneutre et écoresponsable de production de sulfate de nickel à partir de ces résidus en collaboration avec SGS Canada et une dizaine de partenaires.
La première partie de cette présentation abordera l’évolution de la demande mondiale de nickel et les possibilités au Québec, ainsi que les défis environnementaux des projets miniers. Des exemples des procédés industriels d’extraction et de production de matériaux avancés de nickel seront revus pour identifier les besoins en recherche en fonction des demandes des utilisateurs finaux de la filière batterie. Dans la seconde partie, le procédé de production de nickel carboneutre d’Exterra sera présenté, soulignant les pratiques durables et respectueuses de l’environnement de l’entreprise, qui sont en mesure d’ouvrir de nouvelles perspectives économiques au Québec grâce à des partenariats stratégiques et à la R et D.