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Mines

Approvisionnement en minéraux critiques et stratégiques : discussions autour d’une perspective de partenariat transatlantique

Mardi le 19 novembre 2024

Salle 401 - Hydro-Québec

Organisation

Jocelyn Douhéret

MRNF

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Autant en Amérique du Nord qu’en Europe, les effets des défis complexes en matière d’approvisionnement et de développement du secteur minier se font sentir. En effet, dans un contexte global de course à l’approvisionnement en minéraux critiques et stratégiques (MCS) ainsi qu’à la sécurité énergétique, les sociétés minières éprouvent des difficultés à développer leurs projets miniers dans la mesure où elles sont confrontées à des enjeux, notamment, de manque d’acceptabilité sociale d’une part et, d’autre part, de volatilité des prix des minéraux et métaux dans un marché international contrôlé par un nombre limité de joueurs. En conséquence, il devient difficile de répondre à la demande croissante en MCS et contribuer à l’accélération de la transition énergétique à l’échelle mondiale. De là l’importance que l’Amérique du Nord et l’Europe collaborent davantage, partagent leurs bonnes pratiques et s’allient afin de mieux surmonter les défis qui se présentent à eux dans ce domaine.

Réunissant des représentants québécois, américains et européens, cette table ronde explorera les pistes de solutions à envisager afin de permettre l’établissement d’une chaîne d’approvisionnement transatlantique qui soit transparente, sécuritaire et durable. Quelles sont les stratégies à adopter et de quelle manière les instances gouvernementales peuvent-elles accompagner et aider l’industrie à surmonter les défis qui se présentent à elle? Il sera question du rôle que le Québec, reconnu en tant que partenaire fiable et éthique, peut se donner afin d’aider ses partenaires des deux côtés de l’Atlantique à surmonter les défis en matière d’approvisionnement en MCS nécessaires à la transition vers une économie verte.

Cette séance sera offerte en français et en anglais.

13 h 30

Mot de bienvenue

13 h 35

Exploiter ou ne pas exploiter (les métaux de la transition énergétique) en Europe, telle est la question

Peter Tom Jones

KU Leuven Institute for Sustainable Metals and Minerals

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Détails de la conférence

Ne vous y trompez pas. Le tsunami de véhicules électriques (VE) chinois bon marché et fortement subventionnés arrive, et l’Europe semble avoir marché en somnambule vers un abîme. Ce dont nous avons vraiment besoin pour accélérer maintenant, c’est une stratégie industrielle qui empêche la décarbonisation d’aller de pair avec la désindustrialisation. Nous devons opter pour une réindustrialisation basée sur les technologies propres. Cela implique d’investir dans des chaînes de valeur de la mine au produit fabriquées en Europe. Cet effort doit aller au-delà de l’ouverture, par exemple, de nouvelles Gigafactories pour les cellules de batteries pour VE; nous devons également examiner les parties en amont, y compris l’extraction, le raffinage et le recyclage des métaux (critiques) de la transition énergétique en Europe, comme le reconnaît également la loi sur les matières premières critiques.

Étant donné la quantité de métaux nécessaires pour passer d’une économie basée sur les combustibles fossiles à une économie neutre en carbone, le recyclage ne peut pas faire le travail à lui seul. On ne peut pas recycler ce qui n’est pas encore disponible pour le recyclage. Cela est particulièrement vrai pour le lithium, le nickel et le cobalt contenus dans les batteries lithium-ion ou pour les métaux rares dans les moteurs à aimants permanents. Ce n’est qu’à partir de 2035-2040 environ qu’il y aura des quantités suffisantes à recycler. Mais en attendant, pour les “nouveaux” métaux tels que le lithium, le cobalt et les métaux rares, il faut d’abord fournir l’afflux de métaux primaires dans le circuit économique. Après 2040, la contribution du recyclage peut rapidement augmenter. De toute évidence, une fois ces métaux dans la boucle, il faut les garder en Europe et les recycler ici, réduisant ainsi le besoin d’apport primaire.

Cependant, étant donné qu’il faudra encore plus de 20 à 25 ans avant d’atteindre une étape pleinement “circulaire”, l’extraction primaire reste essentielle. La question est alors : d’où viendront les métaux ? Est-il moral d’acheter des VE, des ordinateurs portables et des smartphones sophistiqués si l’on ne veut pas que l’extraction des métaux critiques nécessaires se fasse dans son propre (métaphorique) arrière-cour ? Est-il moral de préférer que l’extraction se fasse dans les pays pauvres du Sud global, où les conditions et conséquences environnementales et sociales locales sont atroces ? N’exportons-nous pas simplement notre responsabilité sociale et environnementale de l’autre côté du monde ? Au lieu de succomber au NIMBY (Not-in-my-backyard), nous devrions opter pour le BIMBY : Better-in-my-backyard, ce qui signifie que nous assumons notre responsabilité, et que nous extrayons et raffinons les métaux dans nos propres frontières (européennes) de manière responsable.

14 h

Table ronde

Peter Tom Jones

KU Leuven Institute for Sustainable Metals and Minerals

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Laura Konkel

Norton Rose Fulbright

Jennifer Mergy

Ambassade des États-Unis au Canada

Benjamin Gallezot

Délégation interministérielle aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques

16 h

Fin de la séance