Les écosystèmes énergétiques régionaux au service de l’autonomie et de la résilience énergétiques

Dans le contexte actuel d’une préoccupation croissante pour la réduction des émissions de carbone et la gestion responsable des déchets, les centrales de cogénération, en particulier celles situées à proximité des grands centres urbains au Québec, se présentent comme des acteurs essentiels de l’économie circulaire de la province.

Les dernières données publiées par Recyc-Québec révèlent une inquiétante détérioration de la valorisation des résidus de bois issus de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD), tant du point de vue du recyclage que de la valorisation énergétique. Entre 2018 et 2021, les taux de recyclage sont passés de 55 % à 46 %, tandis que la valorisation énergétique a décliné de 44 % à 41 %. Cette situation nous pousse à explorer de nouvelles approches pour encourager la gestion responsable de ces matériaux, notamment en les utilisant comme une source de combustible propre.

Cependant, les redevances actuelles pour l’élimination des déchets ne sont pas suffisamment incitatives pour encourager les générateurs de CRD à améliorer le tri et à promouvoir le recyclage. De plus, les difficultés liées à la pénurie de main-d’œuvre et aux opérations manuelles complexes compliquent davantage le processus de tri dans les centres de tri.

Pour relever ces défis, diverses solutions sont envisageables. Parmi celles-ci, l’adoption d’un modèle de rémunération équivalente aux redevances pour l’élimination, destiné aux centrales de cogénération, pourrait stimuler la valorisation énergétique de la biomasse urbaine.

Kruger et sa filiale, Kruger Énergie, ont consacré de nombreuses années au développement de solutions visant à valoriser davantage la biomasse urbaine au Québec, notamment par le biais de leur centrale de cogénération de Brompton. Cette conférence vise à discuter du rôle central que les centrales de cogénération peuvent jouer pour un avenir plus durable et respectueux de l’environnement dans l’ensemble de la province.

Les écosystèmes énergétiques régionaux (EER) s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de favoriser la production et la consommation à l’échelle locale et régionale d’hydrogène vert et de bioénergies afin de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, sécuriser nos approvisionnements en augmentant notre autonomie énergétique, améliorer notre balance commerciale et rehausser la compétitivité de nos entreprises.

Cette conférence présentera la démarche gouvernementale et les actions entreprises pour déployer le concept des EER au Québec.

Alors que le monde est confronté à des défis croissants liés à la sécurité énergétique et au changement climatique, la recherche de solutions énergétiques durables et résilientes a pris une grande importance. Le Québec dispose d’une importante quantité de ressources en biomasse et offre un contexte politique prometteur pour le développement d’écosystèmes énergétiques régionaux axés sur la bioénergie. En associant la production de bioénergie au développement économique régional, le Québec peut tirer parti de ses bioressources pour stimuler la croissance économique et réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

Compte tenu de la nature limitée des ressources en biomasse, leur utilisation doit privilégier les applications qui permettent une réduction substantielle des émissions de GES pour des applications pour lesquelles il n’existe pas une meilleure alternative techniquement et économiquement disponible. En outre, les activités économiques régionales tirées de la biomasse doivent être maximisées afin d’assurer la durabilité à long terme des solutions implantées.

Dans ce travail, une approche multicritère a été développée pour identifier et prioriser les utilisations les plus prometteuses de la biomasse en tenant compte de plusieurs critères tels que le potentiel de réduction des émissions de GES, la complexité technique des projets, la disponibilité régionale de la biomasse, le rendement de conversion et d’utilisation de la bioénergie, l’absence d’alternative techniquement ou économiquement préférable (par ex. l’électrification directe), la possibilité de générer des crédits d’émissions négatives, s’ils sont éventuellement reconnus, et les bénéfices économiques régionaux.

La méthodologie développée peut s’appliquer directement dans une situation de développement d’écosystèmes régionaux et permettre l’identification des meilleures utilisations de la bioénergie dans un contexte de ressources limitées et de concurrence accrue entre les différentes parties prenantes d’un écosystème régional. Les résultats de cette étude montrent que la décarbonation du secteur industriel du Québec pourrait nécessiter jusqu’à trois fois plus de biomasse que la quantité de résidus de coupe disponible pour des applications bioénergétiques. Un arbitrage des ressources pourrait être requis pour maximiser le potentiel de décarbonation d’un écosystème régional et du Québec dans son ensemble.

La biomasse suscite de plus en plus d’intérêt dans de nombreux secteurs visant la décarbonation pour sa valeur énergétique et sa valeur chimique intrinsèque. Chacun de ces secteurs a des besoins particuliers par rapport aux volumes, au prix, à certaines qualités et à la stabilité d’approvisionnement à long terme. Contrairement à d’autres sources d’énergie, la biomasse forestière est dispersée sur de grands territoires et sa disponibilité est intimement liée à la valorisation des autres produits provenant de la forêt et de l’arbre, tel que le bois d’œuvre et les copeaux pour les produits papetiers. De plus, la valorisation de la biomasse dans les bioproduits dépend aussi de la valeur des bioproduits, des caractéristiques et de la complexité de la chaîne de valeurs de chaque produit. Afin de mieux tirer profit de la biomasse, nous devons considérer d’autres facteurs aussi importants, tels que les volumes requis pour satisfaire les besoins et la rentabilité de l’utilisation de la biomasse. De même, il est maintenant évident que les changements climatiques vont non seulement créer de nouveaux besoins, mais aussi affecter les approvisionnements. Il est donc clair que le développement de la filière de la biomasse doit prendre en compte un grand nombre de facteurs. L’intégration optimale de cette filière va dépendre de la situation régionale et de l’écosystème économique actuel et des synergies possibles des secteurs industriels intéressés par cette biomasse. Cette présentation mettra en lumière les différents facteurs et des pistes de solutions pour maximiser la valeur de la forêt pour tous les acteurs actuels et futurs.

Cette présentation mettra l’accent sur l’historique et le contexte actuel d’exploitation de la Société de cogénération de Saint-Félicien et exposera les projets de développement en cours et le potentiel d’un procédé de centrale thermique de production d’énergie à partir de biomasse résiduelle.

Nous exposerons les enjeux de la chaîne d’approvisionnement de la biomasse forestière, nos expériences dans le domaine et les conclusions de nos analyses visant à rendre fonctionnelle la chaîne d’approvisionnement des projets de bioéconomie susceptible d’utiliser cette ressource disponible, mais pas aussi facilement qu’il paraît!

Enfin, nous présenterons notre vision d’avenir à travers nos projets en cours qui devraient permettre d’optimiser la chaîne d’approvisionnement de biomasse forestière afin de produire divers types de bioproduits (biochar) et de bioénergie (hydrogène vert), tout en maximisant l’utilisation de nos rejets thermiques par l’entremise d’un réseau de distribution de chaleur.

La forêt québécoise couvre un vaste territoire et est mise en valeur pour une multitude d’usages. Ces usages incluent la valorisation des ressources par différentes industries, notamment celle de la transformation du bois, afin de répondre aux besoins de la société. Par ailleurs, les objectifs du Québec en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques accentuent l’importance d’une valorisation judicieuse de la forêt et du bois. Entre autres, la valorisation de la biomasse forestière pour la production de bioénergie, en complémentarité à la production de produits du bois de longue durée, constitue un outil d’aménagement pertinent dans le contexte actuel. Cette présentation dressera l’état de situation de la bioénergie au Québec, présentera les grandes orientations et mesures du MRNF en la matière et offrira un aperçu de son potentiel, notamment à l’égard de la récupération de la biomasse forestière issue de la récolte régulière ou de perturbations naturelles (tordeuse des bourgeons de l’épinette, feux).

Considérant l’importance d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, les acteurs sociaux, politiques et économiques de l’Outaouais se voient confrontés à plusieurs enjeux : l’acceptabilité sociale de la transition énergétique, la priorisation des actions de décarbonisation, ainsi que la capacité d’assurer la transition énergétique. Le milieu municipal est aussi interpellé par la transition énergétique, le développement des communautés y étant intimement lié.

Depuis 2 ans, les élus régionaux ont été mené à s’intéresser à plusieurs projets d’énergie renouvelable tels que la production solaire, la valorisation de rejets thermiques, la production de GNR, de biochar et de biocarburant, la valorisation du méthane issu des sites d’enfouissement, l’électrification des transports… D’un autre côté, les discussions sur la réduction et l’optimisation des besoins énergétiques sont plus timides. Comment prioriser ces projets pour les élus?

Pour répondre à ces enjeux, le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) propose de mener une étude devant mener à un plan de transition énergétique pour l’Outaouais afin d’identifier les besoins actuels et futurs de la région et d’explorer son potentiel de développement. Ce plan présentera une analyse chiffrée et concrète des besoins énergétiques projetés de la région.

Les objectifs du projet sont de :

- Dresser un état des lieux de la question énergétique dans la région;

- Tracer des scénarios de transition énergétique en concertation avec les parties prenantes;

- Identifier les moyens de réussite de la transition énergétique;

- Documenter le processus de réalisation du projet pour permettre de le répliquer dans d’autres régions du Québec;

- Doter la région et, par conséquent, les gouvernements locaux d’un plan d’action avec une priorisation en regard des forces du milieu.

Le projet est basé sur une structure de gouvernance novatrice et allie les plus récentes technologies de modélisation climatique avec un exercice régional de consultation des parties prenantes. Pour y arriver, le CREDDO compte sur le soutien du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.