Développer des écosystèmes énergétiques régionaux (EER) en capitalisant sur la mise en place de réseaux thermiques

Les boucles énergétiques constituent un volet prometteur de notre boîte à outils de décarbonation. Flexibles et efficaces, les boucles de quatrième et de cinquième génération peuvent contribuer à réduire les émissions, à renforcer la résilience énergétique et à générer des retombées économiques locales lorsqu’elles sont déployées de façon stratégique.

Malgré cette flexibilité, elles se heurtent à d’importants défis. Ainsi, l’incertitude réglementaire, l’absence d’outils de planification normalisés et la complexité de la coordination entre les multiples parties prenantes freinent leur déploiement au Canada.

Publié en septembre 2025 par l’Alliance pour la décarbonation des bâtiments en collaboration avec Dunsky Énergie + Climat, le Livre blanc sur les boucles énergétiques s’appuie sur une trentaine d’entrevues réalisées partout au pays et sur les apports de notre groupe consultatif d’experts. Il dresse un état des lieux à l’échelle pancanadienne, présente les bénéfices que peuvent offrir les boucles, tout comme les obstacles majeurs à leur adoption, et propose un cadre en trois stratégies clés pour la mise à l’échelle des boucles énergétiques.

La présentation résumera ce que nous avons appris lors de l’élaboration de ce livre blanc et présentera les outils, recherches, modélisations et collaborations que nous déploierons prochainement pour éclairer le développement de la filière.

Les réseaux de chauffage et de refroidissement urbains facilitent l’intégration des ressources énergétiques renouvelables et du stockage, ce qui permet de réduire les pics de consommation et de valoriser la chaleur rejetée ou les sources de chaleur à basse température lorsqu’elles sont disponibles. Afin de réduire les risques liés à ces investissements, nous développons des jumeaux numériques de zones urbaines existantes ou nouvellement construites afin de modéliser la demande en chauffage et en refroidissement et de dimensionner automatiquement les solutions énergétiques urbaines. Nous monterons comment différents scénarios de demande influencent le dimensionnement et le coût des réseaux et comment ceux-ci peuvent être conçus à différentes phases d’un développement urbain.

Un écosystème énergétique régional (EER) désigne un réseau interconnecté de ressources, d’entités et d’infrastructures liées à l’énergie, incluant des sites industriels et des technologies émergentes, dans une zone géographique définie. Ces interconnexions sont influencées par des facteurs économiques, des politiques, des cadres réglementaires et des dynamiques sociales.

Un EER performant peut renforcer la sécurité et la résilience énergétiques, soutenir les objectifs climatiques et de décarbonation, stimuler l’innovation et le développement économique, tout en favorisant l’autonomisation des communautés par des initiatives locales.

Au Québec, plusieurs EER sont déjà en place. La majorité valorise les déchets locaux — notamment biodégradables — pour produire de l’énergie (p. ex. : gaz naturel renouvelable, GNR) consommée dans la même région.

Bien que plusieurs études aient identifié des synergies industrielles, la symbiose énergétique demeure peu explorée. Ce projet vise à étudier le potentiel de développement d’un EER dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, reconnue pour la production d’aluminium.

Une cartographie détaillée des ressources énergétiques (électricité, GN, H2, biomasse, etc.) ainsi que des émissions de GES et de la chaleur résiduelle sera élaborée pour cette région. Les synergies énergétiques potentielles entre les secteurs industriel, résidentiel et commercial seront explorées et analysées dans une perspective de décarbonation et d’optimisation des ressources.

Enbridge Gaz Québec planifie depuis quelques années un écosystème énergétique régional où l’on valorise les rejets locaux afin de réduire à la fois la consommation énergétique, les gaz à effet de serre et la surcharge du réseau électrique. Une partie de l’écosystème vise spécifiquement la récupération et la distribution des rejets thermiques industriels. Cette conférence permettra de découvrir le potentiel et les enjeux liés au déploiement d’une telle initiative.

La valorisation des rejets thermiques (VRT) est une solution qui permet de contribuer directement à l’efficacité et à la sobriété énergétique, en atténuant la demande électrique de pointe hivernale tout en réduisant à la fois les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation énergétique. L’utilisation des rejets thermiques des uns pour répondre aux besoins de chaleur des autres est au cœur de l’économie circulaire, car il s’agit bien de valoriser un rejet (la chaleur) afin de réduire les besoins en ressources (combustibles ou électricité).

Selon l’étude du potentiel technico-économique de la VRT réalisée par Polytechnique Montréal pour le MELCCFP en 2024, le chauffage par VRT de quartiers mixtes à proximité des centres de population permettrait de couvrir les besoins de plus d’un million de logements. Le potentiel évalué pour le chauffage des serres permettrait de chauffer une superficie largement supérieure à la superficie actuelle de serres en Ontario, laquelle représente pratiquement 10 fois la superficie de serres actuelle au Québec.

Le MELCCFP a lancé en mars 2023, le programme Valorisation des rejets thermiques qui offre jusqu’à 150 000 $ d’aide financière pour une étude de faisabilité et jusqu’à 40 000 000 $ pour l’implantation d’un projet.

La conférence présentera ce qu’est la VRT, des projets de VRT en cours au Québec, ainsi que l’aide financière et l’accompagnement qu’offre le MELCCFP.