L’après-exploitation : le suivi et l’entretien, une étape à ne pas négliger

Le site Aldermac est une ancienne mine de cuivre et de zinc exploitée de 1932 à 1943 qui a générée 1.5M de tonne de résidus miniers fortement générateur d’acidité sans aucune mesure de confinement. De 2008 à 2010, l’ancien site minier Aldermac a fait l’objet de travaux de restauration par le MRNF tels l’ajout d’un recouvrement étanche (géomembrane) d’une cellule de confinement à la suite de l’excavation et au chaulage de résidus dans le secteur sud ainsi que la mise en place d’un recouvrement monocouche et d’une nappe surélevée dans le secteur nord.

Une analyse d’écart sur la performance des méthodes de restauration des sites miniers restaurés par le MRNF, réalisée en 2020 par l’IRME-UQAT a soulevé plusieurs enjeux quant à la performance environnementale des travaux de restauration au site Aldermac.

Le MRNF a donc décidé de mettre sur pied un comité formé d’experts du milieu universitaire et de l’industrie afin d’amener un éclairage nouveau sur la situation environnementale de l’ancien site minier Aldermac. L’objectif principal du comité d’experts était d’analyser et de comprendre, dans la mesure du possible, le comportement postrestauration du site minier Aldermac afin de proposer un programme de travail visant à trouver des solutions pérennes afin de contrôler la contamination environnementale du site.

Cette présentation décrira les principales conclusions de ces travaux.

La mise en place d’un programme de suivi et d’entretien postrestauration d’un site minier est importante à tous égards. Elle permet de valider l’atteinte des objectifs de restauration, d’assurer l’intégrité des ouvrages en place, de suivre l’évolution des performances des ouvrages d’ingénierie et d’éviter la dégradation générale du site. Au Québec, plusieurs sites miniers restaurés sont sous la responsabilité de l’État et l’équipe du Service de gestion des sites miniers abandonnés (SGSMA) de la Direction de la restauration des sites miniers (DRSM) est responsable d’en faire le suivi et l’entretien. Cette conférence présentera notre équipe et fera un survol de ses réalisations et des principaux enjeux auxquels elle doit faire face.

Mines Agnico Eagle est le plus grand producteur d’or au Canada et le 3^e plus important au monde avec 11 mines en exploitation dans 4 pays. Dans l’ombre des chevalements de ses mines, Agnico Eagle possède également plusieurs propriétés historiques, inactives ou encore en suspension temporaire d’activité. La gestion de ces propriétés, dont plus de 250 se trouvent dans les camps miniers de Cobalt et de Kirkland Lake en Ontario, nécessite une réflexion et une vision qui va bien au-delà de la réglementation applicable.

Agnico Eagle a mis en place en 2014 une équipe d’entreprise dédiée à la restauration minière. Bien que chaque exploitation soit responsable de l’élaboration et des mises à jour de son plan de restauration, qui inclut le suivi postfermeture et postrestauration, l’équipe de restauration minière appuie ces efforts et révise les plans au besoin afin d’assurer une certaine uniformité des travaux à l’échelle de la compagnie. À la fin de l’exploitation d’une mine, l’équipe de restauration minière se joint à l’équipe dédiée à cette tâche provenant de l’exploitation et prend en charge le démantèlement du site. L’équipe d’entreprise a également la responsabilité des sites historiques ou inactifs et en fait le suivi et la réhabilitation.

Comment s’effectue le transfert de responsabilités entre l’exploitation et l’équipe de restauration d’entreprise lors de la cessation de l’exploitation? Quels sont les intervenants impliqués dans le suivi postfermeture et postrestauration? Quel est le rôle de l’ingénieur désigné? Comment sont abordées les différences de législation ou même l’absence de législation en matière de fermeture et de restauration dans les différentes autorités où travaille Agnico Eagle? L’élaboration d’un standard interne, d’une grille d’analyse et de lignes directrices (actuellement en rédaction) permettront de mieux éclairer et d’uniformiser les façons de faire à l’intérieur de la compagnie.

Cette conférence portera sur la vision et la culture de Rio Tinto Aluminium (RTA) concernant la fermeture et la restauration de ses sites d’exploitation incluant le site de déposition de résidus de bauxite (SDRB). Nous verrons l’approche globale de RTA et comment celle-ci se traduit dans les opérations du SDRB pour l’exploitation des cellules actives et la restauration progressive des aires d’accumulation devenues inactives. Dans un deuxième volet, la présentation présentera le porte-folio de projets en recherche et de développement touchant la valorisation des résidus de bauxite et les éléments clefs des différentes technologies à l’étude. Celles-ci pourraient jouer un rôle important dans la restauration des sites miniers tant pour les aspects techniques des projets que pour la communauté. Ces technologies à divers stades de développement ou de maturité permettent à RTA d’augmenter la circularité de ses activités industrielles en transformant des résidus provenant des activités passées et actuelles en ressources et produits manufacturés pour d’autres usages.