Région du Témiscamingue
Le champ de Témiscamingue est situé dans les sous-provinces de l’Abitibi et du Pontiac, près de la frontière Québec-Ontario. Ce champ est englobé dans la zone tectonique de Témiscamingue, orientée vers le NO, définie par Brummer et al. (1992). La portion du champ qui se retrouve au Québec contient six cheminées kimberlitiques de faciès de diatrème et hypabyssal, faiblement diamantifères, et une intrusion de roche ultramafique alcaline. Les kimberlites de Notre-Dame-du-Nord 1 (NDN-1) et BT-44 ont été décrites en détail par Marchand (2005).
Guigues
La cheminée kimberlitique de Guigues est localisée au sud-est de Notre-Dame-du-Nord, à environ 12 km à l’est de la frontière Québec-Ontario et à 1,5 km au sud-ouest du barrage hydroélectrique de la rivière des Quinze. Le traitement d’un échantillon en vrac de 23 t en provenance de cette intrusion a permis d’extraire un seul diamant de 2 x 1 x 0,5 mm. Cette kimberlite a été datée du Crétacé inférieur (142 Ma, Haeman et Kjarsgaard, 2000).
Notre-Dame-du-Nord 1 (NDN-1)
La cheminée kimberlitique NDN-1 est située à environ 0,5 km à l’est de la frontière Québec-Ontario et à 5 km au NNO du Notre-Dame-du-Nord. Elle est composée de trois lobes, communément appelés « Troïka kimberlitique » (Byron, 2000), désignés respectivement par NDN-1a, NDN-1b et NDN-1c. Cette disposition indique une mise en place multiphasée de trois injections de kimberlites distinctes. Un total de 22 microdiamants ont été recueillis d’un échantillon de kimberlite totalisant 22 kg, mais ces résultats n’ont pu être répétés par la suite. De même, la composition chimique des minéraux indicateurs ne semble pas propice à la présence ou à la préservation des diamants (Marchand, 2005).
Notre-Dame-du-Nord 2 (NDN-2)
La cheminée kimberlitique NDN-2 se trouve à environ 5,5 km au NNO de Notre-Dame-du-Nord, à l’est de la frontière Québec-Ontario et à 500 m au NO de NDN-1. Les travaux effectués sur cette intrusion ont permis d’extraire un seul microdiamant. La composition chimique des minéraux indicateurs ne semble pas propice à la présence ou à la préservation des diamants (Marchand, 2005). Cette kimberlite a été datée du Crétacé inférieur (125 Ma, Haeman 1995 cité dans Sage, 1996).
BT-44
Alors qu’elle recherchait des minéralisations en Cu‑Ni et platinoïdes, Aurora Platinum Corporation a mis au jour cette kimberlite stérile lors des forages sur sa propriété Midrim. La composition chimique des minéraux indicateurs ne semble pas propice à la présence ou à la préservation des diamants (Marchand, 2005).
Morin
La compagnie Superior Diamonds (maintenant Northern Superior Resources) a découvert cette cheminée de kimberlite en 2007. Sa dimension en plan est d’environ 200 x 200 m. À la suite d’un forage, on a évalué une profondeur verticale pouvant atteindre jusqu’à 520 m. Le traitement d’un échantillon de 6,91 kg a permis de récupérer un microdiamant jaune transparent, ainsi que des minéraux indicateurs présentant une chimie propice à la préservation de diamant.
Lac Honorat
La kimberlite du lac Honorat a été découverte en forage par la compagnie Superior Diamonds (maintenant Northern Superior Resources) en 2007. Elle s’étend en plan sur une surface approximative de 100 x 140 m. Le contenu en diamant de cette kimberlite n’a pas été examiné en raison de la chimie défavorable des minéraux indicateurs.
Références
BRUMMER, J., 1978. “Diamonds in Canada”. Canadian Mining and Metallurgical Bulletin, volume 71, pages 64-79.
HAEMAN, L. M., et B. A. KJARSGAARD, 2000. “Timing of eastern North American kimberlite magmatism: Continental extension of the Great Meteor hotspot track?” Earth and Planetary Science Letters , volume 178, pages 253-268.
MARCHAND, P., 2005. Caractérisation de deux intrusions kimberlitiques au Témiscamingue, Notre-Dame-du-Nord 1 et Belleterre (BT-44) et de deux dykes ultramafiques des monts Torngat. Mémoire de maîtrise non publié, Université Laval, 323 pages.
SAGE, R. P., 1996. Kimberlites of the Lake Timiskaming Structural Zone. Ontario Geological Survey, Open File Report 5937, 435 pages.