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Mines

Mardi 22 novembre 2022 – Salle Institut national des mines du Québec 303 AB

Séance 2 : Travaux d’acquisition de connaissances géoscientifiques de Géologie Québec et de ses partenaires universitaires – Eeyou Istchee Baie-James

Présidence et organisation

François Leclerc

MERN

Coprésidence

Hugo Dubé-Loubert

MERN

Cette séance sera offerte en français.

Géologie Québec dévoile les résultats de ses levés d’acquisition de connaissances géoscientifiques réalisés en 2021-2022. Soyez à l’affût des interprétations inédites, des nouvelles zones minéralisées et des éléments favorables à l’exploration minière. Venez en apprendre davantage sur les projets universitaires réalisés en partenariat avec Géologie Québec. Quatre sessions traiteront respectivement des régions du Nunavik, d’Eeyou Istchee Baie-James, du Grenville et de l’Abitibi.

13 h 30

Ouverture de la séance

13 h 35

Synthèse géologique de la Sous-province de Nemiscau, Eeyou Istchee Baie-James

Détails de la conférence

Auteurs : Daniel Bandyayera, Emmanuel Caron-Côté, Myriam Côté-Roberge, William Chartier-Montreuil (MERN) et Rocío Pedreira Perez (UQAM)

La synthèse de la Sous-province de Nemiscau a permis de mettre à jour les limites de cette unité lithotectonique, de produire une carte géologique uniformisée et d’établir un schéma stratigraphique. Le Nemiscau, situé à l’est de la baie James, constitue une sous-province essentiellement métasédimentaire qui représente la jonction entre les sous-provinces de La Grande, au nord, et d’Opatica, au sud. Elle est séparée de ces grands ensembles par des zones de cisaillement dont les plus importantes sont celles de la Basse-Eastmain, de Rupert, de Causabiscau, de Colomb-Chaboullié et de Lucky Strike.

Les nouveaux résultats de cartographie et de compilation géologiques, en association avec les cartes géophysiques récentes, permettent de conclure que 1) le Nemiscau représente une sous-province distincte non reliée à l’Opinaca; 2) la bande du lac des Montagnes constitue le prolongement vers le sud de la ceinture de la Basse et de la Moyenne Eastmain et que, par conséquent, elle fait partie intégrante de la Sous-province de La Grande; 3) la Formation d’Auclair est restreinte à la ceinture de la Basse et de la Moyenne Eastmain.

Le Nemiscau est subdivisé en 3 domaines : 1) le domaine de Nemiscau-Nord; 2) le domaine de Nemiscau-Centre; et 3) le domaine de Nemiscau-Sud.

L’interprétation de données géologiques, structurales et métamorphiques suggère que la mise en place de la Sous-province du Nemiscau est associée à un contexte géotectonique en extension, suivi d’une formation d’un rift, à la suite de la montée d’un panache mantellique au-dessus d’un manteau lithosphérique sous le bloc crustal formé par le socle mésoarchéen La Grande-Opatica.

Le contexte géologique du Nemiscau est favorable à la mise en place de différents types de minéralisations aurifères et polymétalliques, de minéralisations magmatiques de Ni-Cu ± EGP, ainsi qu’aux minéralisations de métaux rares, critiques et stratégiques associées aux pegmatites granitiques blanches. Les minéralisations aurifères et polymétalliques de type sulfures massifs volcanogènes, dont l’indice Marcaut, sont intimement associées aux unités mafiques et volcanoclastiques felsiques à intermédiaires du Groupe de Colomb-Chaboullié (Domaine de Nemiscau-Sud).

Les minéralisations aurifères de type orogénique sont observées un peu partout dans le Nemiscau. Les plus importantes se trouvent en bordure du Domaine de Nemiscau-Nord, à proximité des zones de cisaillement de la Basse-Eastmain et de Causabiscau, et dans le Domaine de Nemiscau-Sud, en association avec un couloir de déformation qui comprend la Zone de cisaillement de Colomb.

Les minéralisations magmatiques de Ni-Cu ± EGP sont associées aux intrusions mafiques et ultramafiques du Groupe de Colomb-Chaboullié, localisées le long de la Zone de cisaillement de Colomb.

Les minéralisations en métaux rares, critiques et stratégiques (Li, Nb, Ta, Be, etc.) sont associées aux pegmatites granitiques blanches de type S et hyperalumineuses de la Suite de Causabiscau.

14 h 15

Contraintes structurales et géochronologiques (U-Pb) sur l’évolution tectonométamorphique de la Sous-province de Nemiscau, Province du Supérieur (Québec)

Détails de la conférence

Auteurs : Rocío Pedreira Pérez, Alain Tremblay (UQAM), Yannick Daoudene, Jean David et Daniel Bandyayera (MERN)

Les domaines métasédimentaires de la Province du Supérieur ont été généralement interprétés comme les vestiges de complexes d’accrétion ou de bassins orogéniques turbiditiques formés au cours de l'Orogenèse kenoréenne (2720 à 2680 Ma). La Sous-province métasédimentaire de Nemiscau occupe la partie centrale de la Province du Supérieur au Québec. Elle est délimitée au NNE et au sud par les sous-provinces volcano-plutoniques de La Grande et d'Opatica respectivement. La Sous-province Nemiscau est constituée de roches métasédimentaires variablement migmatitisées, de gneiss et de suites plutoniques felsiques à intermédiaires. Des roches métavolcaniques se trouvent le long de ses limites nord et sud. La Sous-province de La Grande renferme également des roches métasédimentaires peu ou pas migmatitisées et des roches métavolcaniques localisées respectivement au cœur et le long des flancs d’une vaste synforme régionale. L’analyse des zircons en provenance des roches métasédimentaires a permis d’estimer l’âge maximal du dépôt à ≤ 2724 Ma dans le Nemicau et à ≤ 2715 Ma dans le La Grande. Ces séquences supracrustales sont séparées des domaines plutoniques de La Grande et d’Opatica par des zones de cisaillement qui ne correspondent pas à des sauts métamorphiques notables.

Cette étude intègre divers ensembles de données structurales, métamorphiques et géochronologiques (U-Pb) suggérant une évolution tectonométamorphique de longue durée entre environ 2843 et 2598 Ma associée à quatre épisodes de déformation (D1 à D4). Le premier événement (D1) n'est observé que localement et s'est produit peu de temps après le dépôt des séquences volcaniques les plus anciennes du Nemiscau (environ 2756 à 2736 Ma) sous des conditions métamorphiques au faciès des amphibolites (M1). L’événement D2 témoignerait d’une déformation régionale accommodée par le fluage vertical de la croûte entre environ. 2704 et 2671 Ma. Des conditions métamorphiques (M2) au faciès des granulites dans le cœur de la Sous-province de Nemiscau et aux faciès supérieurs des amphibolites dans le La Grande sont synchrones à la déformation D2. Lors du refroidissement de la croûte, la déformation s’exprime notamment par une cinématique en décrochement dextre à l’échelle régionale (D3), contemporain des conditions métamorphiques du faciès des amphibolites (M3) entre environ 2658 Ma et 2621 Ma. Le refroidissement lent de la croûte conduit à la localisation progressive de la déformation (D4) accommodée par une cinématique en décrochement dextre et senestre le long de grands corridors de déformation NW-SE et NE-SW dans des conditions du faciès des amphibolites au faciès des schistes verts à partir d’environ 2598 Ma.

Les caractéristiques structurales et métamorphiques ainsi que les contraintes isotopiques suggèrent que les sous-provinces de Nemiscau, de La Grande et d’Opatica représentent un seul terrane composite. En ce qui concerne l'évolution tectonique, les trois sous-provinces présentent une continuité de la déformation (D1-D4) de part et d'autre de leurs contacts mutuels. L’évolution des domaines supracrustaux des sous-provinces de Nemiscau et de La Grande s'explique mieux par leur enfoncement relatif par rapport aux domaines plutoniques des sous-provinces d'Opatica et de La Grande. Cette interprétation appuie un modèle tectonique impliquant un fluage vertical de la croûte durant les premiers stades de la déformation régionale (D2). Le refroidissement progressif de la croûte se traduit par un changement de la cinématique qui se manifeste par l’écoulement et l’extrusion latéral de la croûte durant les stades ultérieurs de déformation (D3-D4). Un modèle tectonique non-uniformitariste rend compte adéquatement des évidences de tectonisme vertical et horizontal synchrone préservées dans ces bassins sédimentaires archéens de la Province du Supérieur. L'absence de sauts métamorphiques notables entre le Nemiscau et les sous-provinces voisines est également cohérente avec cette interprétation.

14 h 30

Aperçu des minéralisations chromifères dans la Province du Supérieur : l’exemple de l’Intrusion du Lac des Montagnes, Sous-province de La Grande, Eeyou Istchee Baie-James, Québec

Michel G. Houlé

Commission géologique du Canada

Détails de la conférence

Auteurs : Michel.G. Houlé, Marie-Pier Bédard, Anne-Aurélie Sappin, (GSC-Québec), Klaus Kuster, C. Michael Lesher (Laurentian University) et Daniel Bandyayera (MERN)

Les coulées et les intrusions ultramafiques à mafiques sont omniprésentes dans la plupart des ceintures de roches vertes de la Province du Supérieur et sont des hôtes potentiels de minéralisations magmatiques de Ni-Cu-(EGP), Cr-(EGP) et Fe-Ti-V. Toutefois, leur abondance et leur prospectivité varient grandement entre ces terranes ou domaines ou même à l’intérieur de ceux-ci. Il est reconnu que la plupart des gisements et indices importants de chrome connus se situent dans un superdomaine orienté E-W de Bird River–Uchi–Oxford-Stull–La Grande Rivière–Eastmain (BUOGE), qui comprend les gisements de chromite de classe mondiale du Ring of Fire en Ontario (c.-à-d. la ceinture de roches vertes de McFaulds Lake) et des gisements de moindre importance dans le sill de Bird River au Manitoba, l’intrusion de Big Trout Lake en Ontario et dans les intrusions de Menarik et du Lac des Montagnes au Québec.

L’Intrusion du Lac des Montagnes fait partie de la Suite mafique-ultramafique de Caumont qui consiste en une série d’intrusions ultramafiques et mafiques orientées ENE-WSW au sein de la séquence volcano-sédimentaire du Groupe du Lac des Montagnes, le long du contact entre les sous-provinces La Grande (au nord) et d’Opatica (au sud). Cette intrusion s’étend sur une longueur d’environ 5 km et une épaisseur allant de 185 à 250 m. Bien que cette intrusion soit connue depuis les années 1960, très peu de travaux ont été effectués sur la chromite depuis les travaux de D. Williams en 1965. L’intrusion se divise en une zone inférieure de péridotite ± pyroxénite à olivine ± pyroxénite et une zone supérieure de mésogabbro à mélanogabbro localement à structure pegmatitique. Les lits de chromitite peuvent être regroupés en trois niveaux principaux dans la zone ultramafique. Le niveau inférieur est constitué de plusieurs lits centimétriques de chromitite à structure matricielle (jusqu’à 30 % de chromite) alternant avec de la péridotite. Le niveau médian est constitué d’un lit de chromitite massive à semi-massive de 2,4 m d’épaisseur (jusqu’à 85 % de chromite) et de lits de péridotite et de chromitite stratifiées d’environ 1,5 m d’épaisseur séparés par une unité de péridotite d’environ 2 m d’épaisseur. Le niveau supérieur se compose d’une dizaine de lits centimétriques de chromite disséminée à structure matricielle (10 à 25 % de chromite).

Bien qu’aucune estimation des ressources en chrome n’ait été réalisée pour l’Intrusion du Lac des Montagnes, la principale zone de chromitite (c.-à-d. le niveau médian) est observée en surface de manière plus ou moins continue sur une longueur d’environ 450 m. De plus, cette intrusion contient également un indice significatif de Ni-Cu-(EGP) près de sa base (indice du Lac Valiquette avec jusqu’à 2,6 % Ni). Sur la base de ces informations, l’Intrusion du Lac des Montagnes et les autres intrusions de la Suite mafique-ultramafique de Caumont, de même que les intrusions ultramafiques-mafiques similaires, représentent des cibles potentielles pour ces types de minéralisation dans la Province du Supérieur.

14 h 45

Géologie de la région du lac Le Vilin, Eeyou Istchee Baie-James

Détails de la conférence

Auteurs : Daniel Bandyayera et Emmanuel Caron-Côté (MERN)

Une nouvelle carte géologique de la région du lac Le Vilin a été produite à l’échelle 1/50 000 à la suite d’un levé réalisé au cours de l’été 2021. Ces travaux modifient radicalement la limite entre les sous-provinces de La Grande et d’Opatica et confirment le prolongement vers l’est de la Ceinture du Lac des Montagnes (CLM). Cette dernière est désormais interprétée comme faisant partie de la Sous-province de La Grande en raison des similitudes stratigraphiques et métamorphiques avec la Ceinture de roches vertes de la Moyenne et de la Basse-Eastmain (CRVMBE) localisée plus au nord.

La partie nord de la région à l’étude expose un ensemble métasédimentaire transitionnel entre le La Grande et l’Opinaca (Formation de Prosper) qui contient d’importantes injections de pegmatite granitique blanche assignées à la Suite intrusive de Pacifique. Cet ensemble métasédimentaire repose stratigraphiquement sur les gneiss tonalitiques du Complexe de Champion. Au centre, la CLM repose probablement sur le socle tonalitique du Complexe de la Hutte.

La ceinture est formée des roches métasédimentaires de la Formation de Voirdye et des roches métavolcaniques du Groupe du Lac des Montagnes. Le Groupe du Lac des Montagnes forme une bande d’épaisseur kilométrique de >30 km de longueur injectée de roches intrusives mafiques-ultramafiques assignées à la Suite mafique-ultramafique de Nasacauso. La partie sud de la région d’étude se trouve dans la Sous-province d’Opatica. Bordé au nord par la Zone de cisaillement de Poste Albanel, cet ensemble de roches plutono-gneissiques de composition intermédiaire à felsique est assigné au Complexe de Théodat. Une nouvelle unité désignée comme la Suite migmatitique de Le Vilin a également été reconnue au sein du Complexe de Théodat.

Du point de vue structural, ces travaux de cartographie ont permis de prolonger vers l’est la Zone de cisaillement de Poste Albanel qui constitue la limite entre le La Grande et l’Opatica, ainsi que la Zone de cisaillement de Nisk localisée plus au nord entre la CLM et la CRVMBE.

La région du lac Le Vilin présente des zones favorables pour cinq types de minéralisation : minéralisation de sulfures massifs de métaux usuels associée aux roches volcaniques; minéralisation magmatique de nickel-cuivre (± cobalt ± éléments du groupe du platine) associée aux roches intrusives mafiques à ultramafiques; minéralisation de sulfures exhalatifs dans les roches sédimentaires (Sedex); minéralisation aurifère stratiforme dans les formations de fer; minéralisation de lithium associée aux pegmatites granitiques.

15 h

Les altérations hydrothermales métamorphisées du Groupe du Lac des Montagnes, Sous-province de La Grande, Eeyou Istchee Baie James, Québec

Détails de la conférence

Auteurs : Corentin Gardes, Stéphane De Souza (UQAM), Lucie Mathieu (UQAC), Daniel Bandyayera et Emmanuel Caron-Côté (MERN)

Les enveloppes d’altération hydrothermale métamorphisées et les minéralisations associées présentent des caractéristiques minérales et structurales particulières qui permettent de reconnaître leur environnement de formation. Ces métasomatites peuvent ainsi être utilisées pour orienter les programmes d’exploration dans les terrains métamorphiques de haut grade. Dans la Sous-province de La Grande, la ceinture de roches vertes du Lac des Montagnes contient de telles métasomatites. Ces roches plus ou moins riches en grenat, cordiérite, sillimanite et orthoamphibole sont localement associées à des indices cuprifères encaissés dans les roches volcaniques mafiques tholéiitiques coussinées du Groupe du Lac des Montagnes (GLM; 2723 à 2703 Ma), près du contact avec les roches sédimentaires de la Formation de Voirdye (FV). Cette dernière est principalement constituée de wackes et schistes à grenat-sillimanite-cordiérite, ainsi que d’un niveau de quartzite interdigité avec les roches volcaniques du GLM. Les roches volcaniques et sédimentaires sont fortement affectées par une foliation régionale S2 et un métamorphisme au faciès des amphibolites.

Les métasomatites forment une bande qui s’étend sur environ 10 km au contact du GLM et de la FV, avec une épaisseur maximale de 120 m. Les roches volcaniques du GLM présentent l’assemblage métamorphique hornblende-plagioclase-clinopyroxène qui est remplacé par un assemblage à actinote-trémolite à l’approche des métasomatites. Ces dernières sont subdivisées en deux principaux faciès minéralogiques et structuraux. Un premier est caractérisé par un assemblage cordiérite-grenat-orthoamphibole. La cordiérite remplace préférentiellement le cœur des coussins et forme localement des nodules décimétriques, alors que l’orthoamphibole forme des rosettes centimétriques. Le second faciès est une roche composée de cordiérite, biotite, sillimanite, grenat et orthoamphibole. Ce faciès est généralement fortement folié, mais la sillimanite et l’orthoamphibole forment respectivement des baguettes et des rosettes centimétriques tardi-S2 à post-S2. Ces rosettes forment localement des intercroissances avec la chlorite. L’étude géochimique préliminaire indique que toutes les métasomatites sont issues d’un même précurseur semblable aux roches tholéiitiques et calco-alcalines du GLM.

Deux principaux indices minéralisés (Voirdye et Lemarre Ouest) sont reconnus dans le premier faciès métasomatique à cordiérite-grenat -orthoamphibole. Ces indices sont composés de chalcopyrite et de pyrrhotite disséminées (1 à 20 %). Des veines déformées de quartz minéralisées en pyrrhotite-chalcopyrite sont également présentes. Les teneurs en cuivre atteignent 6 % dans des échantillons choisis. La métasomatite est en contact avec un mince niveau (< 10 m) constitué de chert à magnétite-amphibole et de bandes massives à laminées de grenat-magnétite-amphibole-quartz qui représentent probablement un niveau exhalatif au sommet de l’empilement volcanique. Ce niveau constitue localement la zone de contact avec la FV.

Les caractéristiques minéralogiques, stratigraphiques et géochimiques des métasomatites indiquent qu’elles sont dérivées de l’altération hydrothermale des basaltes tholéiitiques du GLM dans un contexte sous-marin de type SMV. Les différents faciès minéralogiques identifiés reflètent probablement des variations chimiques liées à l’altération hydrothermale sous-marine. Ces roches ont subi une évolution tectonique et métamorphique complexe qui a fortement modifié leur géométrie et leur composition minéralogique, mais il a été possible d’identifier un niveau exhalatif qui représente probablement un horizon favorable pour les minéralisations de type SMV.

15 h 15

Géologie de la région du lac de la Marée, Eeyou Istchee Baie-James

Détails de la conférence

Auteurs : Daniel Bandyayera et Emmanuel Caron-Côté (MERN)

Le levé géologique de la région du lac de La Marée, effectué durant l’été 2022, couvre le secteur situé à environ 220 km au nord de Chibougamau et 140 km à l’est de Nemaska, au sud de la rivière Eastmain.

Avant nos travaux, la partie nord de la région était assignée à l’Opinaca et considérée comme étant formée essentiellement de migmatites. Le présent levé révèle qu’elle constitue l’extension orientale de la Ceinture du Lac des Montagnes (Sous-province de La Grande). Cette ceinture est formée à la base d’une séquence de roches volcaniques et volcanoclastiques surmontée d’un ensemble métasédimentaire (wacke à cordiérite-sillimanite-grenat, arénite, quartzite, formations de fer), localement migmatitisé, et contenant d’importantes injections de pegmatite blanche à muscovite ± grenat. La séquence volcanique forme une bande orientée E-W, étendue sur plus de 30 km de longueur et 500 m à 3 km de largeur. Des intrusions mafiques-ultramafiques (péridotite, pyroxénite et gabbro) kilométriques sont observées au sein des séquences volcaniques et métasédimentaires.

La partie sud est représentée par l’Opatica, constituée d’un ensemble de gneiss tonalitique, de tonalite, de granodiorite, de monzodiorite quartzifère, de granodiorite porphyroïde et de granite assigné au Complexe de Théodat.

L’ensemble des roches de la région, excepté les roches intrusives tardives, présentent une déformation diffuse et relativement homogène caractérisée par une foliation pénétrative. Elle est majoritairement orientée E-W à NE-SW avec un fort pendage dans le La Grande, alors qu’elle est communément orientée vers le NW, le nord et le NE dans l’Opatica.

Nos travaux montrent que le contact La Grande-Opatica constitue un métallotecte régional important, qui s’entend sur des centaines de kilomètres. Des zones favorables en différents types de minéralisations ont été identifiées : 1) minéralisations polymétalliques de type SMV; 2) minéralisations aurifères associées aux formations de fer rubanées; 3) minéralisations en Ni-Cu-EGP associées aux intrusions mafiques-ultramafiques; 4) potentiel en lithium-tantale-césium associé aux pegmatites blanches; 5) minéralisations aurifères associées à des couloirs de déformation.

15 h 30

Géologie de la région du lac Conviac, Eeyou Istchee Baie-James

Détails de la conférence

Auteurs : Myriam Côté-Roberge, William Chartier-Montreuil, Maxym-Karl Hamel-Hébert et Daniel Bandyayera (MERN)

Un levé réalisé au cours de l’été 2021 a mené à la production d’une nouvelle carte géologique à l’échelle 1/50 000 de la région du lac Conviac, localisée sur la rivière Eastmain, à 100 km au NE de Nemiscau. La cartographie a permis de préciser la limite entre les sous-provinces d’Opinaca et de La Grande, en déplaçant le contact d’une trentaine de kilomètres vers le NE. La Ceinture de roches vertes de la Moyenne et de la Basse-Eastmain (CRVMBE) est prolongée vers l’est sur une dizaine de kilomètres. On y retrouve la Formation de Natel, composée d’amphibolite rubanée d’origine basaltique et de tuf felsique à intermédiaire, ainsi que les paragneiss à nodules et les formations de fer de la Formation d’Auclair. Une nouvelle unité transitionnelle de paragneiss stratifié peu métamorphisé, la Formation de Prosper, occupe l’extrême sud de la carte. Des ensembles intrusifs appartenant au Batholite de Village, à la Suite intrusive de Pacifique et au Complexe de Champion coupent ces roches volcaniques et sédimentaires. Au SE du secteur à l’étude, les paragneiss de la Formation de Voirdye sont coupés par les roches intrusives du Complexe de La Hutte. Les paragneiss variablement migmatitisés du Complexe de Laguiche de la Sous-province d’Opinaca occupent le NE de la région. Ils sont coupés par les roches intrusives felsiques à intermédiaires de la Suite de Féron. L’Intrusion de Bauerman, composée de roches intermédiaires, est située à marque le contact entre les sous-provinces.

La région est découpée par plusieurs zones de cisaillement orientées plus ou moins E-W, qui reprennent par endroits le cisaillement régional majeur correspondant au contact entre les sous-provinces de La Grande et d’Opinaca. Au SE, la Zone de cisaillement de Nisk sépare les paragneiss de la Formation de Prosper de ceux de la Formation de Voirdye. La présence de structures en dômes et bassins ainsi qu’une série de plissements isoclinaux caractérisent la tectonique de la région.

Les travaux ont permis mettre en valeur des secteurs favorables à l’exploration pour trois différents types de minéralisations : 1) des sulfures massifs de métaux usuels associés aux roches volcaniques (SMV) dans le prolongement vers l’est de la Ceinture volcano-sédimentaire de la Moyenne Eastmain et dans une bande de basalte du Complexe de Laguiche (nAlgi1); 2) des minéralisations aurifères associées aux formations de fer à silicates et oxydes de la Formation de Prosper et 3) des minéralisations associées aux pegmatites granitiques de la Suite intrusive de Pacifique.

15 h 45

Géologie de la région du lac Cadet, Eeyou Istchee Baie-James

Détails de la conférence

Auteurs : Myriam Côté-Roberge et William Chartier-Montreuil (MERN)

Un levé réalisé au cours de l’été 2022 a mené à la production d’une nouvelle carte géologique à l’échelle 1/50 000 de la région du lac Cadet (feuillet SNRC 33B06, 33B10 et 33B11), à environ 60 km à l’est de la mine Éléonore. La cartographie avait comme objectif de préciser la limite entre les sous-provinces d’Opinaca et de La Grande qui coïncide dans le secteur avec une grande zone de cisaillement NNE-SSW, la Zone de cisaillement de Prosper (ZCpro).

Au nord de la ZCpro, la Sous-province d’Opinaca est principalement composée par le Complexe de Laguiche. Cette unité est formée de paragneiss peu à moyennement migmatitisé où l’orthopyroxène est commun. Elle est injectée par des intrusions de pegmatite de type S associées à la Suite de Janin, particulièrement à l’ouest du secteur. Le Laguiche est coupé par la monzodiorite quartzifère du Pluton de Cadet, une nouvelle unité de taille importante particulièrement homogène et bien déformée.

Au sud de la ZCpro, la Formation de Low définit une unité métasédimentaire transitionnelle entre les roches de la Sous-province de La Grande et les paragneiss du Complexe de Laguiche. Ces paragneiss sont caractérisés par la présence locale d’aluminosilicates et par un faciès métamorphique moins élevé que dans le Laguiche. Ces roches métasédimentaires sont fortement injectées par des roches plutoniques de composition felsique à intermédiaire (tonalite, granodiorite et monzodiorite quartzifère) du Pluton d’Uskawasis.

Plusieurs zones de cisaillement importantes traversent la région d’étude. Outre la ZCpro qui définit le contact entre les sous-provinces, une dizaine de zones de cisaillement E-W délimitent divers domaines structuraux dans la Sous-province d’Opinaca. Une importante zone de déformation d’épaisseur kilométrique et d’orientation NW-SE affecte les roches de la Formation de Low et du Pluton d’Uskawasis, dans la partie nord de la Sous-province de La Grande.

Du point de vue métallogénique, la découverte dans le feuillet 33B06 de roches volcaniques étroitement associées à des conglomérats dans la Formation de Low, reconnue pour être l’hôte du gisement de la mine Éléonore, rehausse le potentiel de la région pour les minéralisations aurifères de remplacement. Des veines de quartz aurifères montrant une altération proximale à hornblende-grenat, des indices cuprifères et des pegmatites granitiques de type S sont aussi présents dans le secteur à l’étude.

16 h

Identification d’une nouvelle séquence komatiitique dans la ceinture volcano-sédimentaire de Colomb-Chaboullié, Baie-James, Québec

Détails de la conférence

Auteurs : Pape Doudou Tague, Sarah-Jane Barnes (UQAC), Daniel Bandyayera, Yannick Daoudene (MERN) et Philippe Pagé (IOS Services Géoscientifiques)

La ceinture volcanosédimentaire de Colomb-Chaboullié (CCC) est située dans la région de la Baie-James, entre les sous-provinces archéennes de Nemiscau et d’Opatica. Elle est constituée d’un ensemble kilométrique d’unités volcaniques, plutoniques et sédimentaires orientées NE-SW à E-W. Les unités volcaniques et plutoniques contiennent différentes lithologies, dont des roches mafiques et ultramafiques métamorphisées au faciès des schistes verts et des amphibolites. Ces roches sont intéressantes pour deux raisons fondamentales : a) elles pourraient indiquer le contexte tectonique de mise en place; b) elles ont le potentiel de contenir des minéralisations de sulfures magmatiques riches en Ni, Cu, Co, EGP ou des dépôts d’oxydes contenant du Fe, V, Ti et Cr.

Cette étude a montré que les roches ultramafiques caractéristiques de la partie NE de CCC sont des komatiites. Elles sont essentiellement composées d’un assemblage secondaire de serpentine-trémolite-chlorite. Des évidences de textures volcaniques typiques des komatiites sont observées. La base des coulées à structure massive est constituée d’un cumulat d’olivine maintenant remplacée par de la serpentine +/- chlorite. La partie supérieure des coulées est composée de reliques d’olivine en lamelles orientées qui évoluent vers une microstructure de spinifex vers le sommet. D’autres évidences de structures volcaniques, telles des coulées tubulaires ont également été trouvées. Ces caractéristiques de terrain combinées aux observations structurales et pétrographiques démontrent donc que les roches ultramafiques de la portion NE de la CCC sont des komatiites.

L’affinité komatiitique de ces roches a été confirmée par la géochimie des éléments majeurs (MgO > 18 %, TiO2 < 1 %, et Al2O3/TiO2 ≈ 20), les éléments en traces et la chimie minérale. Les diagrammes de classification, les diagrammes d’éléments de terres rares et les diagrammes multiéléments suggèrent qu’il s’agit de komatiites de type non appauvries en Al.

Les komatiites sont des cibles privilégiées pour les minéralisations de Ni-Cu. Les teneurs en métaux ainsi que les rapports Pd/Ir et Ni/Cu indiquent que les komatiites de la CCC sont fertiles, mais qu’elles n’ont pas atteint la saturation en sulfures, ce qui minimise le potentiel de cette unité à ce niveau stratigraphique. L’exploration dans cette région devrait être concentrée dans les zones de contact entre les komatiites et les roches encaissantes où l’on peut reconnaître les caractéristiques volcanologiques typiques des komatiites.

16 h 15

Fin de la séance