Le positionnement du Québec dans le secteur de l’hydrogène

Le 25 mai dernier, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a dévoilé la première Stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies. Le Congrès Québec Mines + Énergie sera donc l’occasion pour Monsieur Mathieu Payeur, directeur du Bureau de développement de l’hydrogène vert et des bioénergies, d’aborder les actions que le gouvernement du Québec va entreprendre pour accompagner le développement de l’hydrogène vert au Québec.

Depuis plusieurs années, on observe une structuration de l’écosystème de l’hydrogène au Québec, parallèlement à l’intérêt croissant des pouvoirs publics et des entreprises à travers la planète pour ce vecteur énergétique essentiel à la transition énergétique.

Cette conférence présentera une vue d’ensemble de l’état de l’industrie, des exemples de projets en cours ainsi que les différents acteurs de la chaîne de valeurs de l’hydrogène au Québec, tout en précisant le rôle de son organisation pour structurer et soutenir cette filière encore naissante.

Le développement de l’hydrogène à faible émission de GES à l’échelle planétaire pourrait bouleverser les systèmes énergétiques régionaux et redessiner la géopolitique mondiale de l’énergie. Alors que l’hydrogène pourrait être un vecteur de décarbonation essentiel de la transition énergétique à l’échelle mondiale, il pourrait également modifier les rapports de force entre les États, désormais engagés dans une course pour le commerce mondial de l’hydrogène à faible émission.

Cette conférence donnera un aperçu des travaux de l’IRENA, qui se situent à la confluence entre la géopolitique et l’avenir du commerce international de l’hydrogène à faible émission de GES. Les implications potentielles pour le Québec seront également abordées.

Si l’hydrogène vert peut contribuer à renforcer l’indépendance énergétique des États – puisqu’il peut être produit dans la plupart des régions du monde – il peut dans le même temps créer de nouvelles formes de dépendance vis-à-vis l’étranger, principalement d’ordre matériel. En effet, si la production d’hydrogène vert n’est pas soumise aux aléas internationaux pour ce qui est de l’approvisionnement énergétique, contrairement aux combustibles fossiles, la construction des électrolyseurs et des piles à combustible nécessite certains minéraux à la criticité et aux coûts très élevés et qui ne sont pas extraits en grande quantité au Québec.

Cette conférence abordera les enjeux d’approvisionnement et géopolitiques relatifs aux minéraux critiques et stratégiques (MCS) nécessaires à la fabrication des électrolyseurs et des piles à combustible.

L’Australie-Méridionale est en train de développer une importante industrie de l’hydrogène propre basée sur ses ressources éoliennes et solaires colocalisées de classe mondiale. Cela représente des projets d’électrolyseurs d’hydrogène totalisant plus de 40 GW. Le développement d’une industrie de l’hydrogène à cette échelle n’avait jamais été envisagé auparavant. L’Australie-Méridionale élabore actuellement un ensemble de lois et règlements sur l’hydrogène dans le but d’appuyer l’utilisation sécuritaire et l’acceptation sociale nécessaires pour saisir cette occasion et assurer l’harmonisation des principaux codes et normes au niveau mondial.

Début avril 2022, ArcelorMittal Produits longs a testé avec succès l’utilisation de l’hydrogène vert dans le processus de réduction directe du minerai de fer à son aciérie de Contrecœur en Montérégie. En réalisant ce premier essai, qui a permis de réduire la consommation de gaz naturel traditionnellement utilisé dans ce procédé, ArcelorMittal Produits longs Canada ouvre la voie à la production d’acier vert au Québec. Toutefois, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour généraliser cet essai, ce qui nécessitera une approche coordonnée et pragmatique.

Cette conférence sera l’occasion pour ArcelorMittal Produits longs de faire part de son expérience sur la consommation d’hydrogène vert et de présenter la stratégie de décarbonation dans laquelle son utilisation s’inscrit.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène annoncée le 9 septembre 2020, l’Agence de la transition écologique (ADEME) accompagne en France le déploiement d’écosystèmes hydrogène dans les territoires par un appel à projets qui vise à faire émerger les usages de l’hydrogène dans l’industrie, la mobilité et les applications stationnaires ainsi que les infrastructures de production et de recharge de l’hydrogène à faible émission de GES et renouvelable associées. L’objectif de ces écosystèmes territoriaux est de faire émerger des partenariats entre les collectivités et les industries afin de maximiser les synergies et ainsi synchroniser au mieux l’émergence de l’offre avec le déploiement d’usages et d’infrastructures hydrogène.

Le Congrès Québec Mines + Énergie sera l’occasion pour l’ADEME de partager l’expérience française de cet appel à projets, clôt depuis le mois de septembre 2021, pour la création d’écosystèmes territoriaux hydrogène, à l’heure où le gouvernement du Québec se lancer à son tour dans la mise en place d’écosystèmes énergétiques régionaux.